Première Partie : les préalables et la préparation
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CHAPITRE VIII
LES AIDES AU DÉBARQUEMENT: LA DECEPTION
PREPARATION DES TROUPES ET MATERIELS
L'APPORT DE LA RESISTANCE

Le terme "déception" qui sera souvent rencontré signifie les actions destinées à décevoir l’adversaire c’est-à-dire à lui donner une idée inexacte de ses intentions, à induire en erreur ses sources de renseignements. En bref, la "déception" consiste à donner à l'adversaire l'idée la plus fausse possible de la réalité qui lui est opposée.

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éParachutistes S.A.S à l'entraînement à Ringway

Au cours de l'année 1943 se sont progressivement intensifiés les bombardements aériens alliés sur le continent afin affaiblir le potentiel industriel allemand. Néanmoins, cette action est lointaine et n'agit pas au profit direct de l'assaut "Neptune". C'est donc dans ce but qu'un plan de déception est établi, lequel a pour objet de laisser Hitler et Rommel dans l'incertitude sur le lieu du futur débarquement : ce plan prévoit la destruction des voies ferrées, viaducs  et un encagement de la zone entre Seine et Loire par la destruction méthodique des ponts sur ces 2 fleuves : 3/4 des ouvrages franchissant la Seine sont détruits au 5 juin.
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éL'acheminement des forces navales vers les plages.

Les bombardements, par leur large répartition, contribuent également à entretenir l'incertitude sur la localisation des projets de débarquement ; ils rentrent en fait dans le plan de déception conçu et commencé depuis septembre 1943, appelé "Fortitude".
Le plan "Fortitude" a pour objet de créer auprès du commandement allemand l'élément de surprise nécessaire au succès allié, en lui dissimulant la vérité, et en lui faisant croire des informations inexactes.
La vérité est difficile à cacher, car la formidable concentration des forces terrestres, aériennes et navales dans et autour des îles Britanniques ne peut échapper à l'observation allemande, même entravée par la maîtrise de l'air alliée presque totale.
La dispersion des forces réunies sur la totalité du territoire britannique, rendue nécessaire par leur densité, ne permet guère d'identifier la direction de l'attaque à venir. Cependant, l'activité plus importante des mouvements portuaires du sud-ouest de l'Angleterre a du être camouflée par une activité factice à l'est ; Ce camouflage sera poursuivi jusqu'au débarquement, et même après, afin d'entretenir dans l'esprit du commandement allemand la menace d'un deuxième débarquement : l'imagination des services de renseignement alliés est débordante.

Le report de mai en juin d'Overlord contribue à la déception. Le très beau temps en mai est favorable à un débarquement. Aussi Von Rundstedt et Rommel mettent de façon répétée les unités en alerte, au point que ces avertissements devenus routiniers sont négligés, et ce d'autant plus que fin mai le temps devient très mauvais ; Rommel ira jusqu'à dire que le débarquement a peu de chance de se produire avant août. Cependant, le commandant allemand, mis en éveil par l'intensification des bombardements alliés et des messages adressés à la Résistance française, avertit début juin que l'invasion pourrait se produire entre le 3 et le 10 juin.
suite - chapitre 8 - annexe 1 : préparation des troupes et matériels
suite - chapitre 8 - annexe 2 : l'apport de la résistance

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