Deuxième Partie : la bataille de Normandie
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CHAPITRE XV
L'EXPLOITATION DE LA PERCÉE
CONTRE-ATTAQUE ALLEMANDE DE MORTAIN (7 août)
DESTRUCTION DE L'ARMÉE ALLEMANDE
DANS LA POCHE DE FALAISE (15 au 20 août)
FIN DE LA BATAILLE DE NORMANDIE

Si à la mi-juillet, la situation n'avait pas paru au commandement allié correspondre aux espoirs que lui avait donnés la réussite du débarquement, elle paraissait au commandement allemand très dangereuse. Rommel dans un rapport destiné à Hitler est pessimiste ; il écrit : "Dans un délai mesurable, l'ennemi réussira à percer notre front très mince, en particulier celui de la VIIe armée, et à pénétrer profondément en France ... A mon avis, il convient de tirer la conclusion de cette situation."

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éAoût 1944. - Combat dans les rues de St Malo

Ce rapport est transmis le 22 juillet à Hitler par von Kluge qui y joint une communication personnelle : "Je suis arrivé ici avec la détermination de mettre en oeuvre votre ordre de tenir à tout prix. Mais lorsque l'expérience a montré que ce prix peut être la totale annihilation, lente mais certaine, des forces, l'anxiété pour l'avenir immédiat du front est trop justifiée... En dépit des intenses efforts, le moment est venu où ce front trop tendu va craquer..."
Les préparatifs de von Kluge pour rameuter ses blindés vers Mortain ne passent pas inaperçus ; le 7 août à l'aube, la 47e Panzerkorps qui réunit tous les blindés que von Kluge a pu rassembler attaque. La 2e S.S. Panzerdivision reprend Mortain mais ne va guère au-delà : Les chars manquent d'infanterie pour tenir le terrain. Le recul s'imposera et Mortain sera repris par les Américains.
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éLe drapeau américain flotte sur la citadelle de St Malo.

Bradley, alerté à partir du 5 par les préparatifs de von Kluge pour réunir les blindés prélevés sur le front nord en vue d'attaquer Mortain, fait part à Eisenhower des dangers pesant sur les arrières de Patton et sur les difficultés de ravitaillement en carburant et munitions des 4 corps aventurés au-delà d'Avranches, pour déborder les armées allemandes par le sud. Le 8 août Eisenhower lui prescrit de poursuivre les mouvements sans souci ; il s'engage à ravitailler Patton par air si les forces allemandes réussissaient à couper le cordon ombilical de la 111e armée à Avranches.
Dès lors, le sort des VIIe et VIe armées allemandes est scellé.  Le dénouement exigera une mélée inextricable de 12 jours.
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L'ouverture vers l'est de la poche dans laquelle sont enfermés les VIe et VIIe armées allemandes n'est plus que de 20 km. La poche elle-même se rétrécit tous les jours sous les attaques des divisions américaines, canadiennes et britanniques et sous les bombardements aériens incessants. Mais la résistance des divisions allemandes est admirable : soldats et chefs font preuve d'un courage qui mériterait un meilleur sort.
Mais cette véritable tenaille devient une fournaise, véritable "chaudron" d'où essaient de s'extirper des unités allemandes, sans leur matériel. Le corridor est refermé le 19 juillet par la jonction à Trun et Chambois des Canadiens et Polonais venus de Falaise et des Américains et des Français du 15e corps venus du sud.
Le 20 réussiront encore à s'échapper des isolés, à la faveur d'une contre-attaque menée de l'extérieur par des éléments de la 2e et 9e S.S. Panzerdivisions évacués de la poche le 17 août.
Ils sauvèrent leurs blindés et laissèrent la masse de leurs fantassins à leur sort, ce qui fut l'objet de commentaires amers de la part de ces derniers lorsqu'ils tombèrent entre les mains des alliés.
éLe 4 août 1944. - Destruction d'un convoi allemand cherchant à s'échapper du "chaudron" en direction de Chambois.
Le 16 août la IIIe armée U.S. est déchargée de toute mission à l'égard de la poche et relevée par des éléments de la 1ère armée U.S. Elle lance tous ses corps d'armée en exploration dans le terrain ouvert vers la Seine. Orléans est atteint le 17 août, Fontainebleau le 20.
Ainsi le 20 août (J + 75) s'achève la bataille de Normandie.


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