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CHAPITRE IX
ANNEXE
LA METEOROLOGIE - LA DECISION

Le général Eisenhower a transporté son quartier général aux environs de Portsmouth à proximité des ports d'où partira vers l'Europe l'armada placée sous son commandement. C'est là que le vendredi 2 juin se réunissent Eisenhower et ses adjoints, pour écouter le chef de l'équipe de météorologie, qui depuis le 1er juin annonce la détérioration du temps, avec des vents violents et une mer houleuse. Alors que la force navale U était déjà en mouvement, le 3 au matin, il annonce une aggravation des perspectives météorologiques pour les jours à venir : plafond bas, brume et non-visibilité, houle. Tout report serait grave ; il créerait un embouteillage monstrueux de bateaux ayant dû faire demi-tour et restant chargés, les unités devant venir en renfort ayant déjà pris leurs places dans les aires de débarquement ; le secret ne pourrait plus être gardé.

Calmement, Eisenhower décide de reporter la décision à la réunion du lendemain matin.
Le dimanche 4 juin, à 4 heures du matin les météorologues annoncent des nuages bas, des vents violents, une mer démontée. Pas de changement à prévoir dimanche, lundi, mardi. Cependant une très légère et brève amélioration peut se produire le mercredi 7. Eisenhower ajourne l'opération.
Le lundi 5 matin à 4 heures alors que la tempête secoue le campement inondé par la pluie et démontre qu'un assaut mené ce matin-là eut été un échec, la météo annonce qu'un changement imprévu sur l'Atlantique doit amener dans la nuit du 5 au 6 une accalmie de quelques heures, jusque vers le mardi 6 au soir, avec vent réduit et visibilité améliorée. La tempête extrêmement violente reprendra aussitôt après. Ce peut être suffisant pour prendre pied sur le rivage, mais les opérations de montée en puissance seront fort difficiles.
Eisenhower décide à 4 h 15 : "Overlord aura lieu le lendemain 6 juin."
Les mouvements navals interrompus reprennent aussitôt leur cours sans avoir été aperçus des observateurs navals et aériens allemands, probablement confiants dans le mauvais temps et peu curieux. L'invasion est lancée.

Eisenhower, ne peut que laisser se dérouler le scénario monté avec précision sous ses ordres depuis 4 mois. Il se rend l'après-midi du 5 auprès des parachutistes des 82e et 101e, divisions aéroportées qui doivent sauter dans la nuit pour une mission capitale à son avis pour le succès de l'opération.
Les sanglots longs
des violons
de l'automne
blessent mon cœur
d'une langueur
monotone

La deuxième partie de cette strophe de Verlaine est émise par la B.B.C. le 5 juin à 20 h 15. La première partie émise dans la nuit du 1er au 2 a mis en garde la Résistance en France. L'audition de cette deuxième partie informe les résistants de l'exécution du débarquement dans les 48 heures à venir et leur donne le signal du déclenchement de la mise en service des plans d'action, en particulier contre les voies de communication, par les Forces françaises de l'intérieur.


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